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Comme je peux respirer ton vertige

     Je suis partie de cette phrase Ferme la porte en partant, comme je suis partie de l'appartement.

     Ferme la porte en partant... Une ritournelle qui m'accompagne et me perce les tympans.

     Les photos sont comme des images suspendues à une portée.

     Ferme la porte en partant. Un moment qui me laisse muette.

     Cette collection d'images est une quête pour traduire cette absence de parole, et exprimer ce ressenti, à travers les visages des autres.
 

Plongeant dans mes voyages, j'ai composé très vite, d'une manière physique, organique.

De là se sont révélées des images, surgies de prises de notes, faites au quotidien. Là, venant de Naples, là, ce corps arraché, là, voilà Duras, là, cette ville qui tremble, là cette chair, cet animal, ce masque, ces masques, partout, masques de terre, de carton, de cheveux, de tissus, de pierre, de peinture, de peau, de lumière... Tout ce qui apparaissait semblait dissimulé sous un masque.

Il y a ici quantité d'êtres solitaires, connus ou inconnus, dont les expressions originales s'expriment dans un langage universel. Chaque caractère conte à son tour sa propre histoire. Elles sont le maillon qui relie nos origines les plus lointaines, tentent de donner forme à nos fantasmes primitifs.

Chaque photo est une porte, d'entrée vers un récit. Sans âge, violent, impudique, le conte s'est invité pour perturber le temps, lui faire perdre son sens. Ouvrir les perceptions. Douter, remettre en question les apparences. Que chacun entre dans l'image, la ressente, se l'approprie, la fantasme, la transforme.

Se réinvente.

Dans cette série d'images, le masque me poursuit, inconsciemment. Ce masque qui cache et révèle à la fois. Qui, comme le conte, travestit l'apparence réelle de celui qui le porte pour mieux dévoiler la profondeur de chacun.


 

L'instant vécu lors de la prise de vue refait surface dans la chambre noire. Un sentiment évoque des gestes, mes mains entrent en harmonie avec la lumière. Et peu à peu je retrouve la parole, je ré-apprivoise ces mots d'avant,

      comme je peux devenir moi

      comme je peux respirer ton vertige

      come posso diventare me stessa

      come posso respirare la tua vertigine

Fanny Penin

As I can breathe your dizziness

 

            I started with this sentence, Close the door when you leave, as I left the apartment.

            Close the door when you leave... A ritornello that accompanies me and pierces my eardrums.

             Photos are like images hanging from a score.

 

             Close the door when you leave. A moment that leaves me speechless.

             This collection of images is a quest to translate this absence of speech, and express that feeling, 

             through the faces of other people.

 

 

Delving into my travels, I composed very quickly, in a physical, organic way.

There, coming from Naples, there, this body torn off, there, here is Duras, there, this city that trembles, this flesh, there this animal, this mask, these masks, everywhere, masks of earth, cardboard, cloth, paint, skin, light... Everything that appeared seemed hidden.

There are many solitary beings here, whose original expressions speak in a universal language. Each character in turn tells its own story.

They are the link that connects our most distant origins, attempting to give shape to our primitive fantasies.

 

Each photo is a door, entrance to a tale. Ageless, violent, immodest, the tale invited himself to disrupt time, make him lose his meaning. Open up perceptions. Doubting, questioning appearances. That each enters the image, feels it, appropriates it, fantasies, transforms it.

Reinvents himself.

In this series of images, the mask unconsciously chases me. This mask that hides and reveals at the same time. Which, like the tale, disguises the real appearance of the wearer to better reveal the depth of each.

 

 

The moment lived during the photographing resurfaced in the darkroom. A feeling alludes of gestures, my hands come into harmony with light. And little by little I find the voice, as I tame these former words again,

        as I can become me

        as I can breathe your dizziness

        come posso diventare me stessa

        come posso respirare la tua vertigine

Fanny Penin

Catalogue de l'exposition

Πώς μπορώ να αναπνεύσω τη ζάλη σου

                        Κλείσε την πόρτα όταν φύγεις ή γιατί σκότωσα τον άντρα που αγαπώ; Ένα ριτορνέλλο που με συνοδεύει, 

                        που τρυπά τα τύμπανά μου. Μια στιγμή που με άφησε άφωνη.

                       Αυτή η συλλογή εικόνων είναι μια προσπάθεια να μεταφραστεί αυτή η απουσία λόγου, να εκφραστεί αυτό το

                       συναίσθημα μέσα από τα πρόσωπα άλλων ανθρώπων.

 

Σ’ αυτήν τη σειρά, η μάσκα ασυνείδητα με κυνηγά. Μάσκα που κρύβει και ταυτόχρονα αποκαλύπτει. Μάσκα που, όπως η ιστορία, συγκαλύπτει την πραγματική εμφάνιση του χρήστη, έτσι ώστε να αποκαλύπτεται καλύτερα το βάθος του καθενός μας.

 

Η στιγμή που τραβήχτηκε κάθε φωτογραφία επανεμφανίζεται στο σκοτεινό θάλαμο. Τα συναισθήματα ανακαλούν χειρονομίες, τα χέρια μου εναρμονίζονται με το φως. Και σιγά-σιγά ξαναβρίσκω τη φωνή, καθώς εκφράζω και πάλι αυτές τις παλιότερες λέξεις,

 

Πώς μπορώ να γίνω εγώ, ο εαυτός μου,

πώς μπορώ να αναπνεύσω τη ζάλη σου

come posso diventare me stessa,

come posso respirare la tua vertigine

Fanny Penin

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